Bien tailler ses plantations

Vous n’êtes pas un expert en jardinage, et les termes de greffe, marcottage ou bouturage ne vous sont pas familiers ? Et, si les mots vous parlent, il est encore compliqué pour vous d'appliquer ces gestes au jardin ? Nous vous expliquons tout ci-dessous.

La taille des plantations

Si le concept de taille vous parait assez évident (il suffit en effet de couper les branches d’un arbuste ou les tiges d’une fleur), vous ne comprenez pas pourquoi il est nécessaire de tailler ses plantations. En réalité, la taille a plusieurs avantages :

  • Elle permet de ne pas laisser sur la plante des branches malades qui risquent de propager cette nuisance au reste de l’arbre
  • Les branches abimées et condamnées à terme sont enlevées et n’épuisent pas l’arbre
  • Un arbre fruitier bien taillé donne une récolte plus abondante
  • Un arbre non taillé peut grandir inconsidérément et encombrer le jardin
  • Vous pouvez aussi sculpter le végétal : c’est l’art topiaire
  • Certains arbustes fructifient sur du bois de l’année, d’autres sur des pousses plus âgées

Les périodes de taille varient selon les espèces d’arbre ou arbuste. Les espèces qui fleurissent au printemps sont à tailler dès la fin de leur floraison (ou peu de temps après), celles à floraison estivale doivent être taillées en automne (ou en février-mars). 

  • L’idée est de tailler à 10 ou 15 cm les arbustes à floraison estivale vigoureux, comme le buddléia.
  • Quant à ceux qui fleurissent au printemps, il faut tailler les branches ayant fleuri. Pour les reconnaître (si les fleurs fanées ont disparu de la branche par exemple), examinez l’écorce : elle doit être un peu grise et crevassée.
  • Pommiers et poiriers seront taillés en hiver à trois ou cinq yeux (c’est-à-dire que vous taillerez toutes les branches qui continuent après le 3ème ou 5ème bourgeon). Attention, le cerisier n’apprécie pas d’être taillé, il produit une gomme préjudiciable à sa santé.
  • Les vivaces obéissent aux même règles que les arbustes : rabattez-les après la floraison ou la fructification.

Quant à la haie, elle sera taillée selon des règles spécifiques : la fin de l'hiver, avant le 15 mars et à la fin de l'été, d'août à octobre (pensez à nos amis les oiseaux : du premier avril jusqu'au 15 août, ne taillez pas vos arbres afin de laissez les oiseaux nicher).

Le bouturage, le zéro déchet appliqué aux plantes

Le bouturage est une méthode de multiplication consistant à cloner une plante. Pour cela, on utilise un fragment de celle-ci, comme :  

  • Sa feuille : elle sera alors couchée sur la terre ou maintenue à la verticale
  • Sa tige : un rameau avec feuilles sera prélevé sur l’arbuste ou l’arbre
  • Ses racines : des tronçons de racines seront posés sur le substrat 

Le support de culture varie également. Certaines plantes se contentent d’un passage dans l’eau pour émettre des racines, d’autres doivent s’implanter directement dans un mélange terreau-sable. Enfin, la période de prélèvement des boutures varie selon la maturation désirée : les tiges tendres sont à prélever au mois de mai, les tiges ligneuses au mois d’août.  

Voici comment bouturer, par exemple, un bégonia d’intérieur dans l’eau :

  • Prélevez une tige de bégonia de 3 à 4 cm avec une feuille
  • Trempez-la dans l’eau avec un charbon végétal
  • Attendez que les racines apparaissent (3 semaines environ)
  • Rempotez dans un petit pot lorsque votre bouture laisse poindre une nouvelle feuille

Et un géranium des balcons (Pelargonium) en terre :

  • Prélevez une tige de géranium de 8 à 10 cm en fin d’été
  • Parez la bouture : taillez une partie des feuilles pour éviter l’évaporation
  • Trempez la tige dans de l’hormone de bouturage
  • Plantez –la dans un petit pot rempli de terreau et de sable
  • Protégez votre pot sous un plastique ou dans une petite serre et placez-la au soleil
  • Vous pourrez profiter de votre nouveau géranium en mai de l’an prochain

Une fois les boutures les plus simples acquises, vous pouvez vous lancer dans les techniques plus complexes. Bouturer vous permet de multiplier à peu de frais vos plantes en conservant leurs caractéristiques premières (sauf pour certaines espèces à feuillage panaché), et également de les offrir à vos amis, voisins ou famille.

La greffe

Greffer consiste à souder un morceau d’une plante (le greffon) sur un pied-mère (le porte-greffe)  plus résistant. Il garde ainsi les caractéristiques du plant soudé, mais bénéficie de la robustesse de l’arbre d’accueil. Le greffage s’effectue surtout sur les arbres fruitiers et les rosiers mais aussi sur des plantes horticoles difficiles à bouturer ou qui poussent mal sur nos terrains

Il existe différentes techniques de greffe :

  • En fente
  • En écusson
  • En couronne
  • En anglaise

Dans tous les cas, la greffe est une opération qui doit s’effectuer avec des outils de coupe (serpette, greffoir) parfaitement propres, du mastic et du raphia. Et c’est tout. Pour une greffe en fente, à réaliser au printemps et au début de l’automne, voici ce que vous devrez faire :

  • Fendez le centre d’une branche du pied-mère
  • Glissez le greffon écorcé dans cette fente
  • Ligaturez l’ensemble avec du raphia
  • Consolidez la greffe avec du mastic
  • Attendez que le greffon reprenne (au bout d’un mois environ)

Certains jardiniers apprentis-sorciers du greffage réussissent à placer sur un même pied deux arbres fruitiers différents. Une gageure botanique…

Le marcottage, la technique de jardinage basée sur une capacité naturelle des plantes à se propager

Savez-vous qu’il n’existe rien de plus simple que de marcotter ? Pensez, par exemple, à votre plant de fraisier : une tige (un stolon, en langage botanique) s’en échappe, se fiche en terre, et en jaillit quelques mois plus tard un nouveau plant. C’est le principe du marcottage :

  • Prenez une tige d’une plante mère (au printemps ou en hiver)
  • Couchez-la dans la terre
  • Recouvriez-la d’une couche de terreau
  • Attendez l’arrivée d’un rejeton à repiquer où vous le souhaitez au jardin

Cette technique fonctionne pour un certain nombre de plantes complexes à bouturer, comme la vigne, la clématite ou le chèvrefeuille. La tige continue en effet à être alimentée en sève tout au long de sa croissance, et peut ainsi s’enraciner plus rapidement.

Ces 4 techniques, ajoutées au semis, constituent le B.A. ba du jardinier. Ne vous en faites pas si vous n’êtes pas au point dès la première année : une taille peut se rattraper l’année suivante et vous pouvez toujours rater vos boutures… Testez et amusez-vous, c’est le principal !

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